Ecrire, marcher pour laisser une trace. Correspondances imaginaires entre des êtres improbables. l'art "appliqué" de la rencontre. Actualité culturelle pas forcément actuelle. carnets (extraits) poético-philosophiques Impressions de voyage à mille lieues ou ici même.
22 Juillet 2011
Le 22 juillet 2009
R,
J'avais pensé stupidement qu'après ces jours à se parler sans interruption et même dans nos caresses, que le flot des mots serait ralenti tout au moins! En courant ce soir, ils ont coulé à nouveau puissants insolents pleins de sève et de vie. J'ai vu alors d'où ils venaient : ils s'égouttaient d'un immense glacier de mots et de caresses, d'attentions et de promesses
Un glacier et non d'une avalanche subite et éphémère.Le soleil radieux de ces derniers Jours a accéléré la fonte mais toujours absolument minime, quelques milliètres par an pas plus. L'eau qui s'en écoule est d'une pureté inouïe, d'une couleur que toi seul a pu définir au cours du voyage du retour.Ce glacier est très ancien et...très haut dans la montagne. Très peu y accèdent ou alors encordés, les mains se tenant très fort,la tête dans les étoiles et les yeux dans ceux de l'autre uniquement.
Avant plusieurs fois par semaine je courais
avant je ne mettais pas de confiture le matin sur mon pain
avant je me réveillais seule
avant je n'écoutais pas les bruits de la salle de bain
avant je lisais
avant j'écrivais
avant je regardais plein de choses
avant j'utilisais une savonnette pour me doucher
avant je disais toujours où j'allais
avant je ne refaisais au grand jamais la même chose
avant je n'avais peur pour personne
avant la nuit je dormais ou je ne dormais pas
avant très souvent j'avais peur
avant je fuyais les fumeurs
avant je ne pêchais pas sauf en pensée
avant je ne me trouvais pas belle sur les photos
avant j'étais une maîtresse réputée sévère
avant les tâches domestiques étaient des tâches domestiques
avant je commandais toujours qu'un seul café
avant il n'y avait pas forcément un après
Et puis il y a mains tenant,
beau comme un soleil
tenant dans une cabane
se nourrissant de sardines
péchées en mer de glace
Ra, juste te dire parce que je ne puis le taire
se réveiller sans toi le long de moi
dorénavant est une douleur extrème
Va r
Va s
ensembleS